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Christine BARNET-VERZAT  

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Apports de l'analyse économique pour expliquer les évolutions observées sur les deux dernières décennies du mariage et de la fécondité

Avec François-Charles Wolff, Maître de Conférences à la Faculté de Sciences Économiques de Nantes, chercheur associé à l'Ined (Unité de Démographie Économique) :

Les sociologues ont depuis longtemps mis l'accent sur le déterminisme qui régit le "choix du conjoint". A la suite des travaux de Becker (1973, 1974), les économistes ont à leur tour proposé un modèle de comportement selon lequel la formation des couples ne se fait pas au hasard, tout se passant comme s'il existait un "marché du mariage". Ce marché est efficient (c'est-à-dire maximise le produit de l'ensemble des mariages) si les couples se forment de sorte que l'appariement soit positif pour les caractéristiques complémentaires et négatif pour les caractéristiques substituables. En général, les hommes de "qualité" élevée épouseront des femmes de "qualité" élevée en inversement, la notion de "qualité" recouvrant un grand nombre de caractéristiques comme le capital scolaire, l'origine sociale, les caractéristiques physiques, …

La croissance de la fécondité hors mariage, l'augmentation des taux de divortialité, l'élévation de la proportion d'enfants vivant dans une famille monoparentale ont depuis quelques années retenu l'attention. Les économistes n'ont cependant que très récemment cherché à affiner la modélisation des décisions de se marier ou d'avoir des enfants afin d'intégrer de tels comportements (Willis 1999, 2000). L'objet de notre recherche consiste à montrer quels peuvent être les apports de l'analyse économique pour expliquer les évolutions observées sur les deux dernières décennies au niveau du mariage (divorce, remariage) et de la fécondité (naissance dans les familles monoparentales par exemple), à la fois d'un point de vue théorique et empirique. Par ailleurs, plusieurs questions suite à l'observation des comportements familiaux actuels restent sans réponse : Le marché du remariage obéit-il aux mêmes règles que celui du mariage? La présence d'enfants d'un premier mariage, leur éventuelle garde, exercent-elles le même effet sur les

probabilités de remariage des hommes et des femmes? Un parcours professionnel fortement ascendant devrait augmenter la probabilité de séparation, puisque les caractéristiques du conjoint n'évoluent pas nécessairement de façon parallèle. En cas de remariage, le deuxième conjoint offre-t-il des caractéristiques de qualité supérieure? L'analyse nécessite que l'on puisse comparer les caractéristiques des individus ayant contracté un premier mariage (ou vécu une première fois en couple), et celles de ceux qui se sont remariés (ou qui ont vécu plusieurs fois en couple).

L'enquête Famille 1999 devrait permettre d'analyser de tels phénomènes. On dispose en effet d'informations sur les caractéristiques des hommes et des femmes, leur niveau d'instruction, leur parcours professionnel, leur vie conjugale, leur vie génésique. Cette recherche devrait donner lieu à la rédaction d'un article en vue d'une publication dans une revue scientifique.