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Alain MONNIER
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Expérience de la mort au sein de la famille et entourage familial en fin de vie
Avec Sophie Pennec (INED)
L’enquête Famille (EHF 1999) comporte des questions sur le décès des parents, du conjoint et des enfants qui permettent d’étudier la mort vécue au sein de la famille. En se plaçant du point de vue des survivants, il est en effet possible d’exploiter l’enquête famille selon deux axes.
Le premier concerne la réalité de l’expérience de la mort au sein de la famille dans la France d’aujourd’hui ; sur cet aspect , qui sera appréhendé ici d’un point de vue démographique, on ne dispose que de rares données d’enquêtes, consacrées en particulier au seul veuvage ou aux questions d’héritage (et qui ne concernent donc pas les décès d’enfants), et des résultats de micro-simulation. L’exploitation de l’enquête famille donnera une vue d’ensemble relative à l’âge auquel un individu -Ego- perd ses parents, son conjoint, un enfant. Ces résultats permettront d’apprécier la validité de ceux auxquels nous sommes parvenus grâce à un modèle de micro-simulation (cf. " Evolution des régimes démographiques et expérience de la mort ", colloque de l’Aidelf, Byblos, octobre 2000) et, au-delà, de préciser plusieurs points particuliers :
Le second axe se situe plus dans une perspective de santé publique et cherche à apprécier si la réalité de l’entourage familial en fin de vie permet d’envisager des alternatives à l’hospitalisation.
Une des grandes questions de santé publique aujourd’hui est celle de la fin de vie. La France a connu depuis 50 ans une grande stabilité du nombre de décès, autour de 500000 par an. Dans ces conditions, la généralisation du décès en institution (près de 3 décès sur 4 aujourd’hui contre 1 sur 4 il y a 50 ans) a pu s’effectuer sans trop de tensions. Mais dans les années à venir, le nombre de décès va augmenter sensiblement, et on doit en attendre 700000 par an vers 2025, près de 800000 vers 2040. Se pose donc la question de trouver des alternatives à l’hospitalisation en fin de vie. L’hospitalisation à domicile, moins coûteuse, est une des réponses à cette question, mais on peut penser qu’elle est plus aisée à mettre en œuvre quand le mourant ne vit pas seul, et a encore de la famille. De façon plus générale, s’agissant de l’accompagnement en fin de vie, à l’hôpital ou à domicile, il est intéressant de savoir comment est composée la proche famille (conjoint, enfants et parfois parents) sur qui repose en premier lieu cette responsabilité. Sur ces deux questions, l’exploitation de l’enquête Famille peut apporter des informations inédites.