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Isabelle ROBERT-BOBÉE

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INSEE

 

Situations matrimoniales de fait et comportements de fécondité : intégration dans un modèle de micro-simulation

Problématique générale : chercher à expliquer les changements de situation matrimoniale de fait et les comportements de fécondité de façon à les modéliser ultérieurement dans un modèle de microsimulation.

Le modèle de microsimulation de l’INSEE simule l’évolution d’un échantillon d’individu à l’horizon 2050 : il est nécessaire de faire des hypothèses sur la façon dont les individus se mettent en couple, se séparent, ont des enfants ... Indépendamment de son utilisation pour la projection à moyen terme des retraites, ce type d’outil peut permettre d’analyser la question des changements dans les comportements matrimoniaux de fait ou de la fécondité sur la structure démographique à moyen terme.

I. Les situations matrimoniales de fait

Les travaux menés à partir de l’ESFE de 1994 conduisent à modéliser les changements de situations matrimoniales de fait en distinguant quatre probabilités de transition, estimés de façon conjoncturelle, à partir de comportements moyens observés entre 1991 et 1993 :

1. risque de formation du premier couple, pour les personnes n’ayant jamais vécu en couple (couple = couple de fait corésident) fonction de l’âge et du sexe

2. risque de rupture du premier couple pour les personnes en première union (rang 1 pour les deux conjoints) fonction de la durée de vie écoulée dans l’union

3. risque de formation d’une seconde union, pour les personnes séparées fonction du sexe et de la durée écoulée depuis la dernière séparation

4. risque de rupture d’une seconde union en fonction de la durée de vie dans cette union

Les conclusions obtenues sont cependant fragiles sur certains points. En particulier, la taille de l’échantillon et la limite d’âge supérieur des personnes interrogées ne permettent pas de distinguer nettement les comportements de rupture selon le rang des unions : peu de gens ont eu le temps de former plusieurs unions et de les rompre. Les résultats sont donc incertains pour des durées longues, ce qui pose problèmes pour leur intégration dans un modèle de microsimulation.

Il conviendra donc de valider avec l’enquête sur l’histoire familiale (EF99) les résultats obtenus jusqu’à présent, et d’analyser notamment la pertinence de l’effet du rang de l’union sur les ruptures, et donc la pertinence de l’estimation de deux risques de rupture : celui des premières unions et celui des autres unions.

 

2. Les comportements de fécondité et leurs liens avec la situation matrimoniale

Dans un premier temps, l’EF99 sera utilisée pour rechercher les variables les plus pertinentes pour modéliser le risque de naissance d’un enfant dans un couple : durée de l’union, rang de l’enfant (dans le couple ou parmi les enfants de la femme ?), âge du dernier enfant ...

A cette occasion, étudier plus précisément les liens entre fécondité et situation familiale s’avère nécessaire.

D’une part, la présence de jeunes enfants dans les couples pourrait limiter les risques de ruptures. D’autre part, à caractéristiques données (âge par exemple), la fécondité des femmes qui viennent de former une seconde union pourrait être plus forte que celles des femmes en première union. Notamment, les risques de changements d’état matrimonial sont-ils significativement influencés par l’existence ou la présence d’enfants (enfants de la femme/de l’homme, enfants corésidents ou non ...) ? La fécondité des femmes s’accroît-elle significativement, à caractéristiques données, avec le rang de l’union ? Le cas échéant, compense-t-elle le " déficit de naissance " engendrée par les ruptures pendant la période où la femme vit sans conjoint et est en âge fécond ? Si les réponses sont affirmatives, comment prendre " facilement " en compte ces éléments dans un modèle de microsimulation (i.e. : quelles sont finalement les variables les plus pertinentes à intégrer ?)

 

3. Autres thèmes

L’enquête sur l’histoire familiale pourrait servir de point de départ à d’autres thèmes d’études, relatives par exemple au départ de chez les parents (qui est modélisé dans le modèle de microsimulation) ou les familles nombreuses, qui sont les principales bénéficiaires des politiques familiales.