Les Projets de Recherche

Cécile LEFEVRE

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INED Lefevre

 

Homogamie sociale et géographique d’après l’enquête Etude de l’Histoire Familiale 1999 (enquête " Famille "), et d’après les comparaisons avec l’enquête Biographies et Entourage, 2000-2001.

En utilisant les données récentes et sur un grand échantillon de l’enquête EHF 1999, nous nous proposons d’étudier l’homogamie sociale et géographique en France aujourd’hui, son évolution, et ses différentes caractéristiques par rapport à quelques variables sur la situation et l’histoire familiale des individus.

Cette étude nécessite tout d’abord la disponibilité du codage de la CS de la personne interrogée (cette donnée proviendra du bulletin de recensement, et sera codée en 4 positions), et celle de ses parents et de son conjoint actuel ou dernier conjoint (ces données sont issues du questionnaire de l’enquête Famille, elles sont codées en 2 positions à partir des déclarations de professions de ces personnes par l’individu interrogé). Un premier travail d’expertise de ces variables de CS et de choix de critères de l’homogamie sera nécessaire, de même concernant les variables de lieux de naissance, issues elles aussi d’une part du recensement (pour ego), d’une part du questionnaire de l’enquête Famille.

Le thème de l’homogamie sociale et géographique a déjà été largement étudié (A.Girard, M.Bozon, F.Héran, M.Segalen, De Singly, L.AVallet, L.Chauvel…) sous différents aspects, et à travers différentes sources. L’enquête " Famille " permettra de reprendre certaines de leurs hypothèses, mais aussi de poser de nouvelles questions.

Alors qu’un certain nombre d’études reposent sur des enquêtes de mobilité sociale, ou prennent pour angle d’approche les lieux de rencontre, on s’appuiera ici sur les variables de situation et de parcours familiaux. Comment le phénomène d’homogamie diffère-t-il suivant le statut de vie de couple : dans le mariage ou en union libre ? Suivant qu’il s’agit d’une première union ou d’une union postérieure ? Suivant l’âge des conjoints ? Suivant que l’on a été déjà été marié (et divorcé) ou non ? Suivant que la personne a déjà des enfants ou non ?…. Suivant le rang dans sa fratrie et le sexe de la personne interrogée (ainsi l’aîné(e) choisit-il plus souvent que ses cadet(te)s son conjoint dans la même catégorie sociale et aire géographique que lui ?)….

Pour commencer, on pourra préciser ce questionnement en restreignant par exemple l’échantillon à une classe d’âge (pour neutraliser des effets de génération éventuellement importants), ou en l’appliquant à un sous échantillon particulier, par exemple les couples mixtes (se caractérisant généralement a priori par une hétérogamie géographique). On pourra aussi mettre à profit l’appariement possible entre l’enquête Famille 99 et l’enquête Biographies et Entourages de 2000-2001, pour plusieurs centaines d’individus en Ile de France. En effet, une des nouvelles approches, proposée notamment par M. Bozon, pour l’étude de l’homogamie est de l’étudier davantage comme un processus que comme un résultat. Il ne s’agit alors pas tant de mettre en regard les catégories sociales des deux conjoints au moment de l’enquête que le type de mobilité sociale générationnelle de chacun. On peut aussi appliquer cette approche dynamique " au fil des unions " : choisit-on son deuxième conjoint généralement dans la même catégorie sociale que son premier conjoint ou cela correspond-il à un changement, qui touche éventuellement d’autres aspects, dans la vie d’ego ? Les " dissemblables " divorcent ou se séparent-ils plus ? Pour étudier cela, certaines données, telles que les professions des beaux-parents, ou la profession du(des) conjoint(s) passés, sont manquantes dans l’enquête Famille mais disponibles dans Biographies et Entourages.

La venue du troisième enfant, à travers l’enquête Etude de l’Histoire Familiale 1999

Avec France Prioux

Le thème du troisième enfant est souvent un sujet de polémiques et de cristallisation des tensions entre études démographiques et politiques familiales. L’objectif de cette étude n’est pas de s’inscrire dans cette polémique mais de mettre à plat de manière simple quelques facteurs d’influence sur la décision des couples d’avoir un troisième enfant, tels qu’on peut les étudier à partir de l’enquête Famille de 1999.

L’enquête permet en effet de vérifier quelques hypothèses classiques, mais ouvre aussi de nouvelles pistes, grâce à son questionnement renouvelé sur les familles recomposées, et son interrogation des hommes. On pourra ainsi étudier l’influence des facteurs suivants :

Ces questions peuvent se complexifier dans le cas des familles recomposées : le troisième enfant peut alors être le troisième pour l’un mais pas pour l’autre, ou le deuxième pour les deux, mais portant la fratrie à trois s’ils en ont déjà un chacun. Pour ces situations, on peut étudier si les facteurs évoqués ci-dessus ont la même pertinence, s’il faut en envisager d’autres, et évaluer comment en ce cas la variable du sexe du répondant est sans doute importante, puisque les premiers résultats de l’enquête ont déjà montré que les hommes élèvent plus souvent des beaux-enfants que les femmes (Toulemon, Mazuy, 2001).

La population des familles de trois enfants est par ailleurs hétérogène d’une autre manière : le troisième peut être le dernier ou seulement un cadet (avéré s’il s’agit de cohortes ayant terminé leur vie reproductive, ou potentiel, en cas contraire). Sur ce point, l’enquête INSEE-INED sur les intentions de fécondité (1998) pourrait apporter quelques informations. De plus la venue du troisième suppose évidemment la venue du second déjà réalisée (sauf dans le cas de naissances multiples), et celle-ci révèle déjà un certain type de comportement familial. Ce projet ici volontairement limité à la venue du troisième s’inscrit donc bien sûr dans une problématique plus large des conditions d’agrandissement des familles.